Le cholestĂ©rol n’a rien Ă voir avec le dĂ©veloppement de l’athĂ©rosclĂ©rose
Les rĂ©sultats des autopsies ne confirment pas l’hypothèse lipidique
Par January OLAF GEBBERS
Les constatations faites Ă l’autopsie montrent qu’il n’y a de toute Ă©vidence aucune relation positive entre le taux sanguin de cholestĂ©rol et l’athĂ©rogĂ©nèse. Par consĂ©quent l’hypothèse lipidique sur cette question devrait ĂŞtre revue : les programmes actuels de prĂ©vention et les recommendations alimentaires sont sujets Ă contestation.
“Quand nous croyons avoir trouvĂ© la solution d’un problème, nous ne devrions pas dĂ©fendre cette solution, mais mettre en oeuvre tous les moyens de la rĂ©voquer” Karl Popper 1969
L’athĂ©rosclĂ©rose et ses consĂ©quences pathologiques sont responsables de la pandĂ©mie la plus importante sĂ©vissant dans les nations industrialisĂ©es et elles sont la cause de la moitiĂ© des dĂ©cès dans ces pays-lĂ . Les mesures de prĂ©vention et de traitement de l’athĂ©rosclĂ©rose ont par consĂ©quent une importance capitale en mĂ©decine et en matière de santĂ© publique. Mais la mise en place de ces mesures devrait s’appuyer sur des concepts pathogĂ©niques Ă©prouvĂ©s.
L’hypothèse lipidique est la thĂ©orie dominante sur la pathogĂ©nie de l’athĂ©rosclĂ©rose depuis plus de 50 ans. Les Ă©tudes croisĂ©es ont recherchĂ© le degrĂ© d’athĂ©rosclĂ©rose et le taux de cholestĂ©rol plasmatique de diverses populations. Il y a très peu d’athĂ©rosclĂ©rose dans les pays pauvres oĂą l’espĂ©rance de vie est faible, parce que les dĂ©cès sont surtout le rĂ©sultat de la mortalitĂ© infantile et de la malnutrition. Mais on peut aussi faire remarquer d’un autre cĂ´tĂ© que des peuples ayant une consommation importante de viande, et par consĂ©quent de cholestĂ©rol, comme les Esquimaux et les MassaĂŻ font rarement de l’athĂ©rosclĂ©rose.
Constatations Ă l’autopsie
Pour apporter la preuve qu’il y a relation de cause Ă effet entre le cholestĂ©rol et la teneur en LDL du plasma, il faudrait Ă©tablir qu’il y une forte corrĂ©lation entre ceux-ci et la sĂ©vĂ©ritĂ© des lĂ©sions retrouvĂ©es Ă l’autopsie. A prĂ©sent, les difficultĂ©s de l’estimation des lĂ©sions d’athĂ©rosclĂ©rose est bien connu : il n’est pas facile d’avoir une bonne reproductibilitĂ© des rĂ©sultats. En outre, il est difficile d’avoir un accord entre pathologistes sur les paramètres idĂ©aux de dĂ©termination du degrĂ© d’athĂ©rosclĂ©rose. Des essais d’interprĂ©tation utiles ont Ă©tĂ© faits nĂ©anmoins pour ces estimations de la nature et du degrĂ© des lĂ©sions de l’intima (couche interne de la paroi des artères) avec la dĂ©termination macroscopique des surfaces colorĂ©es lipidiques de cette intima et le nombre et la gravitĂ© des stĂ©noses artĂ©rielles. On a aussi Ă©tudiĂ© les lĂ©sions histologiques ainsi que les paramètres biochimiques. L’estimation finale du degrĂ© d’athĂ©rosclĂ©rose reste nĂ©anmoins très subjective, en particulier après l’âge de 65 ans.
En dĂ©pit de ces difficultĂ©s, les estimations nĂ©cropsiques des pathologistes confirmĂ©s peut aider Ă la dĂ©terminations de l’extension d’une athĂ©rosclĂ©rose gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Les conclusions de ces enquĂŞtes sont tout Ă fait sans rapport avec les manifestations cliniques de la maladie, en particulier dans les maladies coronariennes.
CholestĂ©rol plasmatique et lĂ©sions d’athĂ©rosclĂ©rose Ă l’autopsie.
La revue très complète de la littĂ©rature scientifique internationale sur ce sujet montre que que l’on a de grosses difficultĂ©s, grâce Ă une Ă©tude nĂ©cropsique, Ă Ă©tablir la preuve d’un lien entre l’athĂ©rosclĂ©rose et le taux plasmatique de cholestĂ©rol (1 Ă 9). L’Ă©tude la plus importante a Ă©tĂ© celle de Paterson sur l’aluminium (1,3) dans laquelle six paramètres ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s sur quatre artères. Aucune corrĂ©lation significative n’a pu ĂŞtre Ă©tablie pour des teneurs du sĂ©rum infĂ©rieures Ă 300 mg/dl. Les personnes ayant des teneurs infĂ©rieures Ă 200 mg/dl prĂ©sentaient autant de complications que celles entrant dans la catĂ©gorie des 250 Ă 299 mg/dl.
Le très mĂ©diatisĂ© Projet sur l’AthĂ©rosclĂ©rose comparait les sujets de 15 populations diffĂ©rentes. Les lĂ©sions commençaient Ă l’Ă©vidence après l’âge de 20 ans dans toutes les populations, mais leur sĂ©vĂ©ritĂ© Ă©tait très variable selon le groupe de population considĂ©rĂ©. La corrĂ©lation entre le degrĂ© d’athĂ©rosclĂ©rose et la teneur en cholestĂ©rol du sĂ©rum s’Ă©levait Ă 0.75 (11). Mais les teneurs en cholestĂ©rol du plasma n’avaient pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es sur les personnes dĂ©cĂ©dĂ©es, mais des sous-groupes de la population considĂ©rĂ©e. Entre le degrĂ© d’athĂ©rosclĂ©rose et la consommation de graisses animales, la corrĂ©lation calculĂ©e fut près de zĂ©ro (0.07), de mĂŞme que celle liant le cholestĂ©rol et la consommation de graisses animales. Une corrĂ©lation très positive entre consommation de protĂ©ines animales et athĂ©rosclĂ©rose fut complètement passĂ©e sous silence, pour la raison Ă©vidente que tout ce qui n’allait pas dans le sens de l’histoire de la thĂ©orie en vogue Ă©tait Ă©liminĂ©. Des bandes graisseuses sur l’aorte et les artères coronaires de jeunes personnes montraient des diffĂ©rences significatives de la sĂ©vĂ©ritĂ© des lĂ©sions constatĂ©es dans cette Ă©tude. Toutes ces lĂ©sions prirent 15 Ă 37 ans Ă se manifester, ce qui a permis une certaine prĂ©diction de l’extension de ces lĂ©sions avec l’âge. On tira la conclusion que ces bandes graisseuses se dĂ©veloppaient chez les enfants indĂ©pendamment de la consommation de graisses animales et de la teneur en lipides du sĂ©rum (12). Les diverses populations prĂ©sentaient de grandes diffĂ©rences dans leur propension Ă dĂ©velopper l’athĂ©rosclĂ©rose, ce qui fut Ă©galement montrĂ© dans une Ă©tude comparant les EuropĂ©ens et les Bantous (13).
L’autopsie des soldats AmĂ©ricains d’origine japonaise Ă l’hĂ´pital PROM d’Honolulu durant la 2ème guerre mondiale montrèrent des corrĂ©lations de 0.35 et 0.24 entre le taux de cholestĂ©rol et les sclĂ©roses aortique et coronaire (14). Ce programme prouva par la suite des corrĂ©lations plus faibles entre le cholestĂ©rol total et les lĂ©sions de sclĂ©rose, avec une corrĂ©lation basse et non significative avec les LDL, ainsi qu’une corrĂ©lation proche de zĂ©ro (0.09) avec les HDL.
” J’ai passĂ© ma vie en tant que pathologiste spĂ©cialiste de l’athĂ©rosclĂ©rose , pour en venir Ă la conclusion que l’hypothèse lipidique est non seulement inappropriĂ©e, mais qu’elle est aussi une idiotie.” W.E. Stehens, 1994
En 1979, une Ă©tude nĂ©cropsique effectuĂ©e Ă Framingham Ă©tablit un lien causal entre le taux de cholestĂ©rol et l’athĂ©rosclĂ©rose chez l’homme et pas chez la femme. Mais les coefficients de corrĂ©lation n’Ă©taient que de 0.26 Ă 0.36, (soit 6.3 Ă 11.6 %). MalgrĂ© des observations effectuĂ©es Ă Framingham durant plusieurs dĂ©cennies, aucune autre corrĂ©lation après autopsie n’a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e avec le profil lipidique , sans doute parce qu’elle Ă©tait trop faible. Dans une importante Ă©tude de corrĂ©lation, la PDAY Research Group, 390 AmĂ©ricains morts entre 15 et 34 ans furent examinĂ©s (20). L’Ă©valuation fut faite Ă partir du pourcentage de graisse colorĂ©e de l’intima, ce qui est toutefois une mĂ©thode limitĂ©e pour le diagnostic d’athĂ©rosclĂ©rose, en ce sens qu’elle ne prend pas en compte les constituants de la graisse Ă©tudiĂ©e, ni les constituants sclĂ©rotiques non graisseux. Dans cette Ă©tude, le taux de cholestĂ©rol du sĂ©rum fut accusĂ© d’ĂŞtre un adjuvant dĂ©terminant dans les stades prĂ©coces d’athĂ©rosclĂ©rose, encore que les coefficients estimĂ©s de cholestĂ©rol plasmatique n’aient pas Ă©tĂ© publiĂ©s (20). On y donnait les coefficients de relation entre VLDL et le rapport LDL/HDL en ce qui concernait l’âge, la “race”, l’usage du tabac, mais pas celui de la relation entre teneur en cholestĂ©rol plasmatique, ni celle en LDL, les bases mĂŞmes de la thĂ©orie lipidique. On peut en dĂ©duire qu’aucune corrĂ©lation ne pouvait ĂŞtre prouvĂ©e (20). La valeur d’explication des 5 paramètres Ă©tudiĂ©s ajoutĂ©s les uns aux autres ne rendait compte des lĂ©sions qu’Ă un niveau de 20 %. La principale corrĂ©lation trouvĂ©e avait trait Ă l’âge des sujets, ce qui n’a rien Ă voir avec l’hypothèse lipidique.
Des explications sujettes Ă questions.
Wissier soutient que l’accumulation de lipides dans la paroi des artères est le rĂ©sultat de la fixation par l’Intima (couche la plus interne de l’artère) du cholestĂ©rol contenu dans les VLDL et les LDL, en relation avec un dĂ©faut mĂ©tabolique au niveau de l’Intima. Cette explication nĂ©glige le fait important de l’accumulation de graisses dans les vaisseaux des foetus et des nouveaux-nĂ©s et qu’il soit nĂ©cessaire lors de la recherche d’un lien causal d’Ă©tudier si ces modifications se font dĂ©jĂ avant l’âge de 15 ans (22). MalgrĂ© les amĂ©liorations rĂ©centes des techniques et des enquĂŞtes approfondies, les donnĂ©es les plus rĂ©centes ne montrent pas Ă l’heure actuelle de relation entre cholestĂ©rol total du sĂ©rum, ni entre le LDL cholestĂ©rol et l’athĂ©rosclĂ©rose.
De nombreuses divergences de vue et de contradictions peuvent ĂŞtre relevĂ©es dans les rĂ©sultats des essais prĂ©sentĂ©s. L’Ă©tude des autopsies pratiquĂ©es Ă Framingham par exemple montre une corrĂ©lation plus marquĂ©e entre les facteurs prĂ©coces de risque qu’avec ceux qui se produisent plus tard (16). Cela ne plaide pas en faveur de l’utilisation de mĂ©dicaments abaissant le taux de cholestĂ©rol chez les personnes âgĂ©es, comme on le fait actuellement.
Les doutes sur les corrélations.
Des coefficients de corrĂ©lation sont trop souvent utilisĂ©s pour des liens de causalitĂ© faible ou douteuse. Les difficultĂ©s d’estimer les diverses variĂ©tĂ©s de cholestĂ©rol, les causes multiples de variabilitĂ© dans les diverses populations, l’influence de maladies endĂ©miques (mĂ©taboliques ou autres) jettent le doute sur le sĂ©rieux scientifique de ces Ă©tudes. Les faibles corrĂ©lations dĂ©crites ne prouvent pas qu’il y ait rĂ´le causal du cholestĂ©rol dans la gĂ©nèse de l’athĂ©rosclĂ©rose, et par consĂ©quent sont une preuve très vague de la thĂ©orie lipidique, et elles ne sont pas en accord avec les amĂ©liorations qui sont supposĂ©es se produire quand on abaisse faiblement le taux de cholestĂ©rol du sĂ©rum sanguin. Des problèmes plus importants, indĂ©pendamment du lien faible qu’il pourrait y avoir entre cholestĂ©rol et athĂ©rosclĂ©rose, existent. Ce sont les suivants :
1) C’est souvent une erreur en gĂ©nĂ©ral d’extrapoler ce qui se passe chez des individus ou des groupe d’individus (erreur Ă©cologique).
2) La portĂ©e statistique des corrĂ©lations positives ne va pas de soi ipso-facto. Les relations causales ne doivent pas seulement ĂŞtre pouvĂ©es, mais aussi dĂ©montrĂ©es expĂ©rimentalement par la suite (et pas seulement par l’Ă©pidĂ©miologie).
3) Les maladies concommitantes doivent ĂŞtre Ă©cartĂ©es des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques, ce qui n’est gĂ©nĂ©ralement pas le cas (diabète sucrĂ©, tension sanguine trop Ă©levĂ©e, troubles du mĂ©tabolisme des lipides). Il a Ă©tĂ© trouvĂ© dans une Ă©tude sur des personnes prĂ©sentant des teneurs en cholestĂ©rol anormalement Ă©levĂ©es que cela pouvait ĂŞtre une hypercholestĂ©rol-hĂ©mie idiopathique (11), et de mĂŞme dans une autre Ă©tude sur des malades hypertendus avec une teneur sĂ©rique en cholestĂ©rol Ă©levĂ©e (FH) de 400 Ă 900 mg/dl (26).
4) Il y a leu d’attirer l’attention sur le fait que les vĂ©rifications de l’hypothèse lipidique effectuĂ©es sur des animaux suralimentĂ©s en lipides et en cholestĂ©rol ont donnĂ© des lĂ©sions plus graves que celle rapportĂ©es chez l’homme. L’apprĂ©ciation critique de leur pathologie vasculaire fournit cependant des diffĂ©rences mophologiques et topographiques diffĂ©rentes de celles rencontrĂ©es chez l’homme : absence de complications de l’athĂ©rosclĂ©rose et xanthomatose pĂ©rivasculaire. Tous les pathologistes de bonne foi et expĂ©rmentĂ©s considèrent ces modifications comme un phĂ©nomène de stockage des graisses qui est une consĂ©quence d’une athĂ©romatose gĂ©nĂ©ralisĂ©e co-existante. Etant donnĂ© qu’il s’agit de ce fait d’une lĂ©sion mixte, elles ne peuvent pas ĂŞtre utilisĂ©es pour la recherche de paramètres utilisables pour les lipides lors de l’athĂ©rosclĂ©rose (22, 27).
5) La durĂ©e de vie conduit Ă surestimer le cholestĂ©rol comme facteur d’athĂ©romatose. La teneur en cholestĂ©rol du sĂ©rum, l’hypertension, le diabète sucrĂ© et l’indice de poids corporel sont influencĂ©s par la gĂ©nĂ©tique et se prĂ©sentent dans des inter-relations difficiles Ă comprendre. Bien que l’athĂ©rosclĂ©rose dĂ©pende de l’âge et que ce soient les rĂ©sultats constatĂ©s chez les individus d’âge moyen, des Ă©tudes statistiques mĂŞme poussĂ©es très loin n’arrivent pas Ă dĂ©limiter la responsabilitĂ© de chacune des variables en cause. Il est probable que ces caractĂ©ristiques vont au delĂ du simple rapport de la teneur en cholestĂ©rol du sĂ©rum sanguin. Si les individus d’un âge donnĂ© prĂ©sentant un indice corporel Ă©levĂ© et une prĂ©disposition aux maladies des coronaires ne sont pas Ă©liminĂ©s des statistiques, le risque d’erreur est d’autant plus grand (27).
MĂŞme en tenant compte des insuffisances des mĂ©thodes d’autopsie, les conclusions s’imposent d’elles-mĂŞmes : il n’y a aucune relation significative entre la teneur en cholestĂ©tol du sang et le dĂ©veloppement de l’athĂ©rosclĂ©rose.
Quelques rapports de recherche nous incitent Ă rĂ©flĂ©chir sur l’athĂ©romatose spontanĂ©e des petits animux prĂ©sentant des taux de cholestĂ©rol très bas. L’athĂ©rose provoquĂ©e chez les herbivores prĂ©sentant des taux de cholestĂ©rol sĂ©riques très faibles, infĂ©rieurs Ă 80 mg par litre (22, 23), permettent de conclure que ni le taux de cholestĂ©rol sĂ©rique, ni un autre facteur humoral quelconque, puisse ĂŞtre considĂ©rĂ© comme facteur essentiel de l’athĂ©rosclĂ©rose (27, 30).
Une alimentation pauvre en cholestĂ©rol n’apporte aucun bĂ©nĂ©fice.
Notre corps reçoit par son alimentation des quantitĂ©s variables de cholestĂ©rol. La plus grande partie de notre cholestĂ©rol est d’origine endogène. Notre organisme synthĂ©tise entre 1 gramme et 1.5 grammes de cholestĂ©rol chaque jour, alors que nous n’en absorbons en moyenne que 300 mg par jour dans notre alimentation. Une diminution du cholestĂ©rol de l’alimentation n’amène qu’une diminution très faible de notre cholestĂ©rol sĂ©rique. N’oublions pas qu’un quart du besoin journalier en cholestĂ©rol sert Ă fabriquer nos hormones stĂ©roĂŻdes (sexuelles et corticoĂŻdes), ni que le cholestĂ©rol est un constituant essentiel des membranes cellulaires de notre corps. Sa dĂ©gradation dans le foie aboutit Ă la production des sels et des pigments biliaires indispensables Ă la digestion et Ă l’absorption des graisses contenues dans nos aliments.
Traduit de l’allemand. ARS MEDICI, 9.98, S. 564-9
Bibliographie sur demande Ă :
Maurice Legoy
maurice.legoy (at) wanadoo.fr
2, impasse du bac
27380 Amfreville sous les Monts
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